De la pleureuse à la veuve joyeuse
Sociétés & Représentations, n° 46, 2018/2
Terrassées, animées d’un fort sentiment de culpabilité, les veuves d’aujourd’hui sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à rester seules après la disparition de leur compagnon. En fonction des époques, le veuvage est un phénomène perçu de façon plus ou moins importante : au lendemain des guerres napoléoniennes ou de la Première Guerre mondiale, le nombre de jeunes veuves s’envole sans pour autant faire l’objet d’une grande attention des autorités, des journalistes ou de l’opinion publique. Dans les pages de ce numéro, les veuves sont étudiées à partir de supports différents : caricatures, cinéma, mais également estampes. Cette manière de les aborder ne relève pas que des visual studies, mais aussi de la perception de l’autre, puisque périodiques ou romans sont également mobilisés afin de mieux saisir les représentations des veuves, celles des marins disparus en mer comme celles d’artistes. Première livraison de revue dévolue aux veuves, ce numéro a pour ambition de cerner la diversité des images, de s’attacher à l’émergence d’un type, de suivre l’évolution des représentations en prêtant attention à la collecte de données qui nourrissent l’imaginaire social et culturel des veuves.