Journée d'étude

Images interdites de guerre XIXe-XXe siècles

La production de témoignages en temps de guerre n'a cessé de s'accroître avec la création de nouveaux supports et leur démocratisation, dévoilant par là-même des discours et des images en marge des productions officielles. À partir de la Première Guerre mondiale, pivot d'une redéfinition de l'usage des images et de l'apparition d'une presse filmée directement produite par l'armée, la censure a dû suivre les évolutions techniques et médiatiques. La photographie de guerre, naissante au moment d'une guerre de 1870 qui privilégie encore le dessin, la peinture ou la caricature, devient progressivement une arme de communication pour les pouvoirs en place, mais également un outil pour les reporters ou les artistes. Comment cette censure s'établit-elle sur l'image ? Quelles institutions la mettent en place et quelles grilles de lecture la définissent ? La censure n'est pas seulement l'interdiction mais la reconstitution, la falsification, le détournement du document iconographique. En effet, la photographie ne peut être uniquement le produit d'une machine administrative qui diffuse ou proscrit : indépendant ou missionné, l'opérateur transmet un point de vue au travers d'un cliché. Les conflits de plus en plus diversement médiatisés du XXe siècle ont tous utilisé l'image, fixe ou animée, comme moyen de légitimer, dénoncer, et couvrir l’événement quand les photographes, eux, poursuivent, accompagnés d'ordres ou non, le désir de montrer.

Associée à l’exposition Images interdites de la Grande Guerre et organisée par l’université Paris 1, l’ECPAD, le SHD, avec le soutien de la DMPA, cette journée d'étude rassemble des historiens, historiens du cinéma et des professionnels de l’image qui préciseront la tension entre les caractéristiques propres à l’image photographiques et le contexte de production de ces clichés interdits.

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